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Pourquoi l’iPad n’est pas le meilleur outil pour faire du dessin et du graphisme ?

Si de plus en plus d’artistes ont commencé à travailler sur leurs projets en utilisant un iPad Pro pour dessiner, de nombreuses questions se posent. Que ce soit d’un point de vue logiciel ou matériel, de nombreux facteurs pointent le fait que ces tablettes ne soient pas les meilleurs outils pour faire du graphisme.

Après tout, il est petit, léger et compatible avec un stylet relativement correct alors un iPad semble être un outil approprié et pratique pour faire du dessin non ? Il est en effet une solution de secours ou pour les artistes qui veulent un outil polyvalent en déplacement. Pourtant,il y a tant d’autres facettes de la conception graphique pour lesquelles les logiciels ainsi que l’ergonomie de l’iPad échouent lamentablement ! 

13 Raisons de ne pas faire de graphisme sur un iPad

1. Photoshop sur iPad n’est qu’une maigre consolation

Il y a quelques années, Adobe a fait grand bruit en proposant “l’authentique Adobe Photoshop sur l’iPad”. Mais il n’en est rien ! La version de Photoshop qui tourne sur iPad n’offre qu’un petit sous-ensemble de fonctionnalités par rapport à son équivalent sur macOS et Windows. 

Si l’application reste très bien pour des esquisses et utilisable pour des travaux assez simple, de très nombreuses fonctionnalités manquent au rendez-vous ! Même les menus auxquels nous sommes habitués sont différents et ne parlons même pas des plug-ins personnalisés qui sont totalement absents.

2. Ni InDesign ni conception typographique respectable

Il est difficile d’intégrer sa collection de polices dans un iPad – même des polices qui marchaient très bien sous Windows ou Mac. De plus, vous ne trouverez pas non plus d’InDesign sous iOS alors qu’il est devenu indispensable pour tout ce qui touche à l’impression dans le secteur de la conception graphique. Difficile de trouver des équivalents à cette application super pratique capable de faire des mises en page d’impression automatisées ou encore d’élaborer des normes de formatage pour la typographie dans les documents à l’aide d’expressions régulières globales pour la programmation de l’impression. 

Excusez-nous ! Cela peut sembler très technique quand on ne s’y connaît pas forcément. Retenez donc que c’est un problème récurrent : ce qui est disponible sur iOS manque de technique.

3. L’absence de nos applications préférées

Aucune des autres applications de conception haut de gamme utilisées par les artistes chevronnés ne sont disponibles sur iOS – tout du moins pas dans une version décente. Il est déjà difficile de trouver des logiciels pour faire du dessin sur iOS, mais si l’on s’attaque à d’autres domaines, c’est encore pire !

Qu’en est-il alors des logiciels d’animation et de conception 3D tels que Dimensions, Lightwave, Blender, etc. Puis-je créer des maquettes en 3D, des sculptures pour l’environnement, des emballages de produits ou travailler mes mises en page sur iPad ? Eh bien, désolé de vous décevoir, cela va être compliqué de trouver des applications de ce style qui puissent répondre à vos besoins.

4. L’édition et sélection de photos est passable avec Lightroom

Pour ceux qui aiment faire de la photographie en plus du design, un iPad semblerait être une bonne idée. Que ce soit en tant qu’œuvre à part entière ou pour servir d’image de référence, le fait que l’iPad dispose lui-même d’un appareil photo performant est pratique pour ne pas avoir à multiplier le matériel. 

Vous pouvez donc en théorie retoucher certaines photos pendant sur place avec la version iPad d’Adobe Lightroom. Cette dernière est plutôt agréable, même si elle comporte encore quelques restrictions. La moins pratique est qu’avant de pouvoir faire quoi que ce soit, vous devez « importer » la bibliothèque complète. 

La deuxième caractéristique la plus gênante de Lightroom sur iOS est que l’on ne peut éditer qu’une seule photo à la fois, contrairement à macOS ou PC où l’on peut éditer plusieurs fichiers RAW à la fois. Cela fait partie des limitations que l’on retrouve souvent.

5. Illustrator Draw et Illustrator pour iPad sont trop différents des versions Windows et macOS

Les versions iPad d’Illustrator sont complètement changées par rapport à leurs équivalents sur ordinateur, sûrement dans un souci de simplicité pour un système d’exploitation limité. L’interface utilisateur par exemple n’est pas très évidente à prendre en main et il y a une inconstance entre ces deux versions. C’est d’autant plus vrai quand on voit le travail effectué pour rendre Illustrator similaire sur toutes les autres plateformes. 

Pour les habitués de ces logiciels poussés, le passage vers iOS va être complexe à effectuer. Vous aurez certainement du mal à vous y retrouver et peut-être même perdu par cette interface qui n’a juste rien à voir.

6. N’achetez pas un iPad Pro pour remplacer une tablette graphique

Certaines personnes utilisent un iPad en plus d’un Mac ou d’un PC de bureau pour la conception graphique. Avec quelques logiciels supplémentaires, il peut être utilisé comme écran à stylet pour un ordinateur de bureau si vous n’avez que ça sous la main. Il peut également être utilisé pour effectuer des opérations de base localement tout en synchronisant vos fichiers avec votre ordinateur de bureau pour les tâches plus délicates. 

Cela signifie donc que vous n’aurez pas à utiliser des ressources mentales pour apprendre l’interface étrangère des progiciels graphiques « légers » de l’iPad. En utilisant votre tablette Apple comme tablette graphique, vous aurez accès aux mêmes fonctions sur ordinateurs de bureau. C’est donc une bonne technique pour rentabiliser un iPad si vous en avez déjà un.

En revanche, soyez bien conscient qu’il est largement préférable de prendre le temps de brancher une tablette graphique à votre machine pour accomplir ces tâches. Un écran à stylet sera, à bien des niveaux, bien plus performant et pour un prix bien inférieur !

7. Perdre du temps à apprendre des applications peu élaborées ?

Il est toujours judicieux de consacrer de votre temps à l’apprentissage de nouveaux programmes qui offrent des fonctionnalités et des capacités supplémentaires de sorte à élargir votre éventail de compétences. C’est la raison pour laquelle il est difficile de trouver un intérêt à pratiquer sur des logiciels iOS qui n’offrent qu’une fraction des fonctionnalités disponibles dans des logiciels de bureau plus robustes. 

Cependant, il y a une multitude de nouveaux outils qui sortent chaque année sur des systèmes plus solides et qui ont des choses passionnantes à offrir. Prenez des logiciels comme Sketch, Zbrush, Sculptron, Unity, Darktable etc.. qui ont tous des particularités qui donnent envie d’être maîtrisées ! Outre le fait que, sur un iPad, aucun de ces logiciels ne soit accessible, vous aurez du mal à trouver de quoi vous améliorer significativement. Vous passerez juste de l’énergie à essayer d’arriver au niveau de ce qui se fait sur ordinateur… 

8. Dessiner sur du verre n’est pas la meilleure sensation

Dessiner avec l’Apple Pencil sur l’écran en verre de l’iPad ne semble pas aussi naturel que dessiner sur la surface d’une tablette graphique comme la Wacom Cintiq. Même si vous pouvez très bien vous y habituer, ce n’est pas quelque chose qui donnerait envie à quelqu’un qui a déjà goûté le plaisir de dessiner sur un écran graphique qui a pour objectif de reproduire les sensations du papier.

De plus, bien que diverses protections d’écran antireflet puissent aider, vous n’arriverez jamais vraiment à pallier l’éblouissement de l’écran. Ce dernier empêche de voir les matériaux avec lesquels on travaille, ce qui est terrible pour la conception graphique. 

9. Dessiner sur des bordures fines est horrible.

Cela dépend sûrement de la façon dont vous tenez le stylet pendant que vous dessinez mais une habitude courante est de poser le côté de la main sur la surface de dessin – pour plus de stabilité dans le tracé. En outre, les petits cadres comme celui de l’iPad ne sont pas les meilleurs pour l’interaction avec le stylet, car votre main dépasse du bord. C’est particulièrement frustrant quand on tente d’atteindre les éléments de l’interface situés sur les bords de l’écran.

Les larges bords des tablettes de dessin et des écrans utilisés par les professionnels vous offrent suffisamment d’espace pour stabiliser vos doigts tout en vous permettant d’accéder à toute la zone active. 

10. Le double-tap sur l’Apple Pencil ne vaut pas de vrais boutons

Bien que les boutons programmables d’un stylet de tablette graphique soient de loin supérieurs à ceux d’Apple, il est étonnant de voir qu’Apple a tenté quelque chose de ce côté-là. L’Apple Pencil introduit un geste de double-tap qui peut être configuré pour changer d’outil. Mais soyons honnêtes, ce stylet n’est pas vraiment fait pour le dessin car votre prise est moins stable quand vous le touchez deux fois et nécessite plus de mouvements de la part de vos doigts.

Prenez les deux boutons d’un stylet Wacom Pro Pen 2. lls peuvent être configurés pour fonctionner comme des touches de modification utilisables pendant l’utilisation du stylet sans perte d’efficacité. De plus, ils sont faciles à localiser, à distinguer au toucher et à activer en appuyant dessus – bien loin d’un Apple Pencil donc. 

11. L’Apple Pencil a besoin de charger !

A une époque, stylos pour tablette avec une batterie ou des piles étaient beaucoup plus fréquents qu’aujourd’hui. Ils disparaissent peu à peu, tout d’abord car ce n’est pas très écolo et puis car c’est très frustrant de se rendre compte que la pile est morte au moment de le saisir. 

Maintenant, la majorité des fabricants ont développé leur technologie pour proposer des stylets hautement performants et autonomes soit sans aucune batterie ni rechargement. Pourtant Apple continue de s’acharner avec une batterie. Ajoutez à cela que l’autonomie de l’Apple Pencil est bien inférieure à celle de certains stylets numériques qui peuvent durer des mois, voire des années !

Certes, le nouveau stylo Apple peut se recharger très rapidement en étant juste relié magnétiquement à la tablette, mais on a l’impression d’avoir un train de retard.

12. Pas d’indicateurs de survol de l’écran par l’Apple Pencil

Il s’agit d’une option que beaucoup d’illustrateurs apprécient même si elle n’est pas présente sur toutes les tablettes : l’indicateur au survol. On prend vite l’habitude et cela permet de directement voir, sous la pointe du stylet, l’endroit où votre tracé va apparaître. C’est très utile car il n’y a plus besoin de chercher d’autres indicateurs d’interface pour l’outil choisi. 

De plus, avec certains logiciels, vous pouvez voir la forme du pinceau et un contour qui indique sa taille. Vous pouvez ainsi ajuster sa largeur durant le survole avec un raccourci et voir le résultat en temps réel.

Mais tout cela ne fonctionne pas avec l’Apple Pencil.

13. L’absence de raccourcis clavier

La prise en charge des raccourcis clavier sur iPad est généralement ce que l’on pourrait qualifier de médiocre – ne parlons même pas de raccourcis pour Photoshop ! Il n’y a pas de raccourcis clavier identifiables dans la vaste majorité des applications iOS. Nous ne saurions pas vous citer une application qui en ait d’ailleurs… Pourtant, il est possible d’acheter un clavier à relier à son iPad, alors pourquoi les développeurs iOS n’ont pas fait d’efforts de ce côté-là ? Aucune idée, mais les faits sont là.

A cause de cette absence de raccourcis, votre autre main (celle qui ne saisit pas de stylet) est parfaitement inutile. D’accord, peut-être que vous vous en servirez comme support pour stabiliser votre tablette pendant que vous travaillez mais reconnaissez que c’est tout de même du gâchis. 

Il existe tout de même un dispositif tactile qui vous permettra de toucher l’écran d’une main pour exécuter des commandes minimes (zoomer ou se déplacer sur la feuille). Bien qu’il s’agisse d’une amélioration, ce n’est pas particulièrement efficace quand on voit ce que l’on peut faire avec d’autres appareils.

La plupart des artistes sont d’accord pour dire que le gain de productivité apporté par les touches de raccourcis n’est pas négligeable. Une bonne partie des tablettes graphiques proposent entre 3 et 6 touches incorporées à la coque, mais pour encore plus de productivité, il n’est pas rare d’acheter des télécommandes de raccourcis pour multiplier le tout.

Conclusion – Pourquoi éviter l’Apple iPad pour dessiner ?

L’iPad conviendrait sûrement si vous voulez seulement créer des esquisses, des dessins et des peintures numériques sur un écran modeste et portatif. Mais, dès que l’on s’éloigne des domaines classiques, la proposition logiciel de l’iPad devient vite limitée. La conception graphique autour du design d’interfaces web, de la conception 3D, de l’animation ou d’imprimés est assez restreinte.

C’est à se demander si Apple se préoccupe vraiment des industries créatives ! Ils ont retourné l’industrie de la conception graphique avec leur Macintosh dans les années 1980. Mais aujourd’hui, il existe tellement d’autres outils créatifs professionnels ou gratuits disponibles sous Windows et Linux que les logiciels iOS font pâle figure. De plus, quand on regarde les options matérielles alternatives à l’iPad, il y a de quoi être surpris par la qualité de dispositifs comme les tablettes graphiques

Wacom, Huion ou XP-Pen sont des fabricants qui mettent bien plus de cœur qu’Apple pour proposer des outils accessibles et performants pour les artistes en herbe ou professionnels. Dirigez-vous plutôt de ce côté si vous avez envie d’aller au bout de votre passion et de vraiment développer vos compétences artistiques.

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